Le chantage consiste à promettre une récompense ou à priver l’enfant de quelque chose dans l’objectif qu’il fasse ce qu’on lui demande. Une méthode tentante pour les parents de se faire obéir mais qui n’est pas sans conséquences sur le développement de l’enfant.
Qu’est-ce que le chantage ?
Le chantage se caractérise par le fait de menacer quelqu’un pour parvenir à lui faire faire quelque chose qu’il refuse. C’est une pratique souvent utilisée par les parents car elle s’avère être parfois la seule solution pour se faire obéir par leurs enfants. Le chantage peut être employé de façon occasionnelle mais il ne doit pas devenir une méthode éducative.
Pourquoi le chantage n'est-il pas une bonne solution ?
Un manque d'autonomie ?
Face au chantage de ses parents, un enfant obéit pour avoir la récompense annoncée ou pour avoir la paix. Donc pas pour les bonnes raisons car l’éducation contribue à rendre un enfant autonome et à l’inciter à faire des choses pour lui. Le chantage a tendance à marcher les premières fois car l’enfant veut obtenir la récompense proposée mais sur le long terme il finit par ne plus être pris au sérieux par l’enfant.
Une solution contre-productive
En effet, la plupart des parents qui menacent de priver leur enfant de quelque chose (sortie, repas, cadeau) ne mettent finalement pas leurs paroles à exécution. L’enfant s’en aperçoit et en joue. Quant aux récompenses, elles peuvent inciter l’enfant à mal se comporter de façon intentionnelle uniquement dans le but d’obtenir un cadeau pour sa bonne conduite. La récompense comme monnaie d’échange ne donne pas envie à l’enfant de collaborer, d’aider et de faire plaisir aux autres.
Les autres inconvénients
Le chantage favorise de surcroît le stress et l’insécurité chez les enfants. Le recours aux menaces et aux récompenses pour se faire écouter cache les réelles intentions des parents. Les enfants s'exécutent pour obtenir quelque chose ou ne pas être privés d’un avantage sans comprendre ce que leurs parents attendent réellement d’eux.
Autre inconvénient, l’enfant en grandissant peut à son tour utiliser le chantage pour faire comme ses parents. Le risque est qu’il accepte de faire ce qu’on lui demande seulement s’il peut imposer ses conditions : “Ok, je vais ranger ma chambre à condition de manger mon repas préféré ce midi”. C’est un cercle vicieux…
Se faire obéir sans chantage, c’est possible !
Les autres méthodes
Il existe d’autres méthodes positives pour se faire écouter et éviter d’être toujours en opposition avec votre enfant.
Face à son enfant, il ne faut pas hésiter à dire non et à s’imposer même si cela n’est pas toujours facile à faire devant les autres et que l’enfant entre dans une colère ou se comporte de façon gênante. Dans les moments où vous voulez vous montrer ferme, utilisez toujours le même ton de voix, restez calme et ne laissez pas de choix à votre petit.
Si vous le pouvez, isolez-vous dans un endroit au calme avec votre enfant pour ne pas avoir à subir le regard des autres pendant que vous lui expliquez les choses avec fermeté.
Expliquer les conséquences de son comportement
Autre possibilité pour remplacer le chantage, expliquez-lui les conséquences de son comportement d’opposition : “Tu ne veux pas arrêter de jouer au ballon, alors tu peux continuer mais dans le jardin. Ici tu peux casser des choses”. Si l’enfant continue à jouer au ballon à l’intérieur, vous lui retirez le ballon en lui précisant que vous l’aviez prévenu une première fois en lui offrant la possibilité de continuer dehors.
Mettre en place des routines
Mettez en place des routines pour que votre enfant sache à quoi s’attendre dans la journée. Cela évite qu’il tente de négocier avec vous car il ne sait pas ce qui arrive après.
Des consignes ludiques
Enfin, pour donner envie à votre enfant de faire ce que vous lui demandez, faites-le de façon ludique. Au lieu de lui dire “Range ta chambre tout de suite !”, dites-lui “On fait la course, toi tu ranges ta chambre et moi le salon, celui qui a fini en premier a gagné !”.
Laisser la colère de côté
Si vous sentez la colère monter face au refus de votre enfant, prenez le temps de vous calmer en faisant une pause. Mais n’ayez pas recours au chantage. Avant de vous isoler, maintenez votre demande en la reformulant calmement et dites à votre enfant “Je te laisse 2 minutes pour y réfléchir mais sache que je ne céderai pas”.
Vous l’aurez compris, le chantage est contre-productif s’il est utilisé de façon systématique. Il n’aide pas l’enfant à prendre des décisions et à faire les choses par lui-même. A terme, il peut même inciter l’enfant à y avoir recours par effet d’imitation.