Nos réactions face à la tristesse de notre enfant
« Tu ne vas pas pleurer pour ça quand même ! » « Sèche tes larmes, ce n’est pas grave ! » « Arrête de pleurer, tu n’es plus un bébé ! » « Ne pleure pas, maman va-t’en acheter un autre ! » Ces phrases résonnent en vous ? Vous les avez même peut-être dites ?
Nous voudrions que cette tristesse disparaisse le plus vite possible, alors nous allons la minimiser ou bien apporter une solution rapide sans impliquer l’enfant.
Mais la tristesse est nécessaire et permet d’assimiler une situation douloureuse et peut même être la plupart du temps source d’apprentissages.
Accueillir l’émotion et mettre des mots dessus
L'écoute bienveillante
Avant 4 ans, voire parfois même jusqu’à 7 ans, l’enfant ne fait qu’un avec ses émotions. Lui apprendre à les décrypter lui permettra de mettre des mots dessus. Nous pouvons utiliser une technique qui s’appelle l’écoute empathique.
C’est une écoute bienveillante qui accueille la parole de l’enfant et lui permet d’exprimer ses émotions librement et à son rythme.
Comment s'exprimer face à son enfant
Lorsque nous nous adressons à l’enfant, nous pouvons utiliser des débuts de phrase tels que :
- J’ai l’impression que tu es triste…
- On dirait que tu es triste…
- Tu sembles triste…
Ces phrases permettent d’ouvrir le dialogue. L’enfant se sent compris et accepté avec son émotion. Il pourra s’exprimer beaucoup plus librement sur les causes de sa tristesse.
Laisser l’émotion s’exprimer puis le réconforter
Laisser le temps à l'enfant de comprendre son émotion
Nous connaissons tous l’adage : « Pleure un bon coup, ça ira mieux après ! »
Ceci est aussi valable pour les enfants, ne cherchez pas à le consoler tout de suite, laissez-lui le temps d’assimiler la situation douloureuse qu’il traverse.
Bien souvent, nous cherchons à le consoler trop rapidement car nous ne sommes pas à l’aise avec les larmes, nous allons soit :
- minimiser la situation : "Ce n’est pas grave, tu en as plein d’autres !"
- chercher à trouver une solution rapide : "Tu as cassé ton tracteur, viens on va en acheter un autre !".
Aider l'enfant à accueillir l'émotion
Une fois que cette émotion est verbalisée, nous pouvons aider l’enfant à l’accueillir en lui, en demandant ce qu’il ressent dans son corps. Il pourrait ainsi exprimer : "J’ai une boule dans le ventre", "J’ai ma gorge qui se serre".
Et oui le corps a besoin d’exprimer et d’extérioriser cette tristesse. Les larmes sont les bienvenues. Mais, vous n’allez pas non plus le laisser pleurer des heures sans rien faire.
Vous pouvez vous positionner à côté de lui et lui caresser le dos ou les cheveux et lui dire que s’il se sent prêt, il peut venir vous faire un câlin.
Identifier la cause de cette tristesse
Comprendre d'où vient cette émotion
Vous pouvez ensuite chercher à savoir ce qui le rend triste. Est-ce ponctuel ? Ou bien est-ce une situation qui dure depuis un petit moment ? Si vous trouvez que cette tristesse devient chronique et que vous remarquez d’autres signes préoccupants (perte de sommeil, d’appétit, scarifications), une aide extérieure peut s’avérer essentielle.
S’il ne vous dit pas spontanément la cause de cette tristesse, aidez-le en décrivant de manière factuelle la situation et posez des questions bienveillantes.
Eviter les jugements et les dramatisations
Dans tous les cas, évitez les jugements : "c’est bien fait pour toi, je te l’avais dit !".
Et ne dramatisez pas : "Un 7 en maths, c’est nul !". Ou bien de ne cherchez pas à dédramatiser : "Tu ne vas pas en faire toute une histoire, tu n’as qu’à le refaire ce château."
Si l’enfant sent qu’il peut s’exprimer librement et que vous portez sur lui un regard empathique il prendra l’habitude de se confier à vous dans les moments difficiles.
Aidez-le à trouver une solution à sa tristesse
Une fois que vous avez identifié l’émotion et que vous l’avez aidé à l’accueillir, le plus gros de cette tempête émotionnelle est derrière vous, vous pouvez alors l’aider à trouver une solution.
Rechercher une solution
Mais la recherche de solutions arrive dans un dernier temps et il faut préalablement passer par les étapes précédentes. A ce moment-là, notre aide peut être précieuse car nous pouvons orienter l’enfant dans cette quête de solutions.
- Il a cassé son camion préféré : « Comment pourrais-tu le réparer ? »
- Il s’est fâché avec un ami : « Comment pourrais-tu te faire pour te réconcilier ? ».
- Il reste tout seul pendant la récréation:« Que pourrais-tu faire pendant la récré pour ne pas rester tout seul dans un coin ? » , « Comment pourrais-tu te faire de nouveaux amis ? »
Ne pas lui donner directement des solutions, mais l’accompagner dans cette recherche, lui permet de développer son autonomie et sa confiance en lui et en vous par la même occasion.
Alors, n’oubliez pas, toute émotion mérite d’être vécue pleinement !