En France, près d’un million de personnes « vapotent » régulièrement, selon le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Cette popularité semble également avoir gagné les États-Unis où les ventes pour ce type de produits sont passées de 5 M$ en 2007 à 500 M$ en 2012, d’après UBS Investment Research. Il est toutefois difficile de définir avec exactitude le nombre d’adeptes puisqu’une grande partie des ventes se fait par Internet.
Comment fonctionne une cigarette électronique ?
Également connue sous le nom d’e-cigarette, la cigarette électronique est conçue de manière à ressembler à une véritable cigarette. Sur la plupart des modèles, l’extrémité devient rouge lors de l’inhalation. Ainsi, le e-fumeur a l’impression de vivre une réelle expérience de tabagisme.
La cigarette électronique comporte trois parties distinctes :
La cartouche. Elle sert de réservoir pour le liquide, ou e-liquide, constitué de produits chimiques divers, avec ou sans nicotine.
L’atomiseur. Il est responsable de la vapeur produite après l’inhalation des liquides contenus dans la cartouche.
La batterie. Elle permet tout simplement d’alimenter l’e-cigarette en énergie. La majorité des modèles peuvent être rechargés.
En inspirant, le e-fumeur active le mécanisme qui fait le lien entre l’atomiseur et la cartouche, ce qui produit un nuage de vapeur lors de l’expiration. En comparaison à la cigarette classique, la fumée est moins dérangeante et peut donc sembler moins nuisible à la santé.
Des composés chimiques variables
Le liquide de la cartouche renferme deux éléments essentiels : le propylène glycol et la glycérine végétale. Le propylène-glycol est responsable de la vapeur produite par les cigarettes électroniques puisqu’il s’agit d’un humectant. Il est notamment utilisé dans les discothèques pour produire des effets spéciaux et comme antigel non corrosif. Des essais cliniques menés sur des animaux concluent que ce composé chimique peut provoquer de l’irritation oculaire et cutanée de même que des saignements de nez1. Les recherches ne permettent toutefois pas de déterminer quels sont les effets à long terme de l’inhalation de ce produit sur l’humain. Il en va de même pour la glycérine végétale. Certaines études ont tout de même démontré qu’à forte température cette substance produit de l’acroléine, un composé chimique dommageable pour les poumons et le système cardiovasculaire2.
À ces deux éléments peuvent s’ajouter plusieurs autres produits chimiques qui varient d’un fabricant à l’autre sans faire l’objet d’une réglementation précise de même que des arômes artificiels (fraise, vanille, tabac, etc.). Santé Canada interdit la vente de cigarettes électroniques avec nicotine. Or, celles en contenant sont faciles à se procurer sur internet. En plus de créer une accoutumance, la nicotine a pour effet d’augmenter la pression artérielle et d’accélérer le rythme cardiaque. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) ainsi que Santé Canada ont tous émis un avis invitant les gens à faire preuve de prudence quant à la consommation d’un tel produit.
Produit d’arrêt tabagique, vraiment ?
Bien que bon nombre de fabricants et distributeurs mettent de l’avant des arguments stipulant qu’il s’agit d’un moyen efficace pour lutter contre le tabagisme, à ce jour, aucune autorité compétente n’a homologué la cigarette électronique en ce sens. Au Canada, tous les produits destinés aux fumeurs qui désirent se débarrasser de leur dépendance doivent être cautionnés par Santé Canada, qu’il s’agisse des gommes à mâcher, des timbres à la nicotine, des pastilles ou autres. Certaines études ont démontré que l’utilisation de la cigarette électronique lors d’un processus de sevrage du tabac réduit la sensation de manque et améliore les fonctions respiratoires3-4. Les chercheurs se contredisent sur le pouvoir sevrant de l’e-cigarette : ils sont nombreux à arguer que les recherches sur le sujet doivent être effectuées sur des milliers d’utilisateurs pour que les résultats soient probants.
Mélissa Archambault - PasseporSanté.net