La balanoposthite est une inflammation de la muqueuse du gland et du prépuce. Elle peut être causée par des affections de la peau infectieuses ou non, ou par des tumeurs. La plupart des cas de balanoposthite sont diagnostiqués à partir d'un examen physique. Une bonne hygiène du pénis est à la fois une étape du traitement, et un moyen de prévenir la balanoposthite.
La balanoposthite, qu'est-ce que c'est?
La balanoposthite est une infection conjointe de la muqueuse du gland et du prépuce.Si elle dure moins de quatre semaines, une balanoposthite est qualifiée d’aiguë. Au-delà, l’affection devient chronique.
Causes
La balanoposthite peut commencer par une simple infection de la muqueuse qui recouvre le gland (une balanite) ou une simple inflammation du prépuce (une posthite).
Les causes d’inflammation du pénis peuvent être d’origine :
Infectieuse
- Candidose, mycose due aux levures du genre candida
- Le chancre mou, affection due au bacille de Ducrey contractée au cours d’actes sexuels
- Inflammation de l’urètre suite à une infection bactérienne (chlamydia, gonocoque de Neisser) ou une affection parasitaire (Trichomonas vaginalis)
- Infection par le virus herpes simplex
- Molluscum contagiosum, tumeur cutanée bénigne
- La gale, affection de la peau due à un parasite acarien (Sarcoptes scabiei)
- La syphilis
- Des sécrétions restées sous le prépuce peuvent s’infecter et entrainer une posthite
Non infectieuse
- Lichens
- Dermatite de contact provoquée par des agents irritants ou des allergènes (latex des préservatifs)
- Psoriasis, affection chronique de la peau qui se manifeste par des rougeurs et des lambeaux de peau qui se détachent
- Dermite séborrhéique, inflammation d'une zone cutanée à forte densité de glandes sébacées
Tumorale
- Maladie de Bowen, tumeur de la peau
- Erythroplasie de Queyrat, un carcinome in situ du pénis
Diagnostic
La plupart des cas de balanoposthite sont diagnostiqués à partir d'un examen physique.
Le médecin doit interroger le malade sur l’éventuelle utilisation de préservatifs en latex.
Les patients doivent subir des tests à la recherche de causes infectieuses et non infectieuses. Des prélèvements à la surface du gland sont analysés au microscope. Si l’infection est récurrente, le prélèvement peut être envoyé au laboratoire pour incubation afin d’identifier les micro-organismes résistants.
Enfin, un dosage de la glycémie doit être effectué.
Les personnes concernées
La balanoposthite touche autant les hommes circoncis que chez ceux qui ne le sont pas. Mais l’affection est plus problématique chez les hommes non circoncis car la région chaude et humide sous le prépuce présente des conditions favorables à la croissance des micro-organismes infectieux.
Les facteurs de risque
La balanoposthite est favorisée par :
- Un diabète sucré dont les complications comprennent notamment une prédisposition à l'infection.
- Un phimosis, une étroitesse anormale de l’orifice préputial qui empêche la découverte du gland. Le phimosis empêche une hygiène adéquate. Les sécrétions sous le prépuce peuvent être infectées par des bactéries anaérobies, entraînant une inflammation.
Les symptômes de la balanoposthite
Les principaux symptômes se manifestent souvent deux ou trois jours après un rapport sexuel :
Inflammation
La balanoposthite se manifeste en premier lieu par une inflammation et un gonflement du pénis (gland et prépuce)
Ulcérations superficielles
L’inflammation s’accompagne souvent de lésions superficielles dont l’aspect varie en fonction de la cause: taches blanches ou rouges, érosions à la surface de la muqueuse, érythèmes, etc. Parfois, l’irritation peut entrainer l'apparition de fissures (légères fentes).
Douleurs
La balanoposthite peut provoquer des douleurs, des irritations et des démangeaisons au niveau du pénis.
Par la suite, d’autres symptômes peuvent apparaître :
- La balanoposthite peut entrainer des écoulements anormaux au niveau du prépuce
- S’il n’en est pas la cause, un phimosis peut être consécutif à une balanoposthite tout comme le paraphimosis (compression du prépuce en position rétractée)
- Adénopathie inguinale : augmentation pathologique du volume des ganglions situés dans l’aine
Traitements de la balanoposthite
Dans un premier temps, l’amélioration des symptômes passe par une bonne hygiène du pénis (voir chapitre Prévention)
Ensuite, le traitement dépend de la cause :
- Les infections bactériennes sont traitées avec des antibiotiques
- La mycose peut être traitée avec des crèmes antifongiques, et éventuellement de la cortisone
- La dermatite de contact est traitée en évitant les produits qui ont causé l’inflammation
Si la balanoposthite ne répond pas au traitement prescrit, le patient doit consulter un spécialiste (dermatologue, urologue). Dans certains cas, il est nécessaire de procéder à une ablation du prépuce.
Prévenir la balanoposthite
La prévention de la balanoposthite passe par une bonne hygiène du pénis. Sous la douche, il faut rétracter soigneusement le prépuce pour découvrir le gland (chez les garçons de moins de 3 ans, ne pas le rétractez totalement) et laisser le prépuce et le bout du pénis se nettoyer par le flot de l’eau. Il faut privilégier les savons non parfumés avec un pH neutre. L’extrémité du pénis et le prépuce doivent être séchés sans les frotter.
Au moment d’uriner, il faut retirer le prépuce afin que l’urine ne l'humecte pas. Puis il faut sécher le bout du pénis avant de replacer le prépuce.
Pour les personnes sujettes à développer une balanoposthite après une relation sexuelle, il faut laver le pénis tout de suite après celle-ci.