La kératoconjonctivite est une inflammation de l’œil touchant la conjonctive et la cornée. Elle peut avoir différentes causes : allergie, virus de l’herpès, production insuffisante de larme, réaction immunitaire excessive…
Les symptômes sont variés selon la cause de la kératoconjonctivite, mais on retrouve généralement une sensibilité à la lumière, des démangeaisons et une inflammation des tissus de l’œil.
Qu’est-ce que la kératoconjonctivite ?
La kératoconjonctivite est une inflammation de l’œil touchant la conjonctive (la membrane transparente qui recouvre la face interne des paupières et tapisse une partie du globe oculaire) et la cornée (la partie antérieure et transparente de l’œil située devant l’iris).
Il existe plusieurs types de kératoconjonctivites selon la cause de l’inflammation :
- la kératoconjonctivite sèche ;
- la kératoconjonctivite allergique ;
- la kératoconjonctivite phlycténulaire ;
- la kératoconjonctivite herpétique.
Quelles sont les causes de la kératoconjonctivite ?
Kératoconjonctivite sèche
Dans cette affection, les larmes sont présentes en trop faible quantité pour parvenir à couvrir la totalité de la surface de la conjonctive et de la cornée. On parle de déficit de sécrétion de larmes ou d’hyposécrétion lacrymale. La sécheresse oculaire qui en découle entraîne alors une irritation et une inflammation.
L’hyposécrétion lacrymale est fréquente en cas de :
- Ménopause ;
- Syndrome de Gougerot-Sjögren ;
- Polyarthrite rhumatoïde ;
- Lupus érythémateux ;
- Prise de médicaments : diurétiques, antidépresseurs, bêtabloquants, anticholinergiques ;
- etc.
Cette sécheresse peut aussi être liée à la présence de larmes qui s’évaporent trop rapidement. On parle alors de sécheresse oculaire par évaporation. Elle est souvent liée à la prise de médicaments comme les isotrénoïdes ou les antiandrogènes.
Troisième cause de sécheresse : le fait de dormir les yeux ouverts la nuit (lagophtalmie nocturne) ou de ne pas cligner suffisamment des yeux. Ces deux anomalies sont en lien avec la prise de certains médicaments (antipsychotiques, certains antihypertenseurs) ou les injections de toxine botulique.
Kératoconjonctivite allergique et kératoconjonctivite vernale
Elles sont toutes les deux provoquées par la présence d’allergènes comme :
- Les pollens (allergie saisonnière) ;
- Les poils d’animaux ;
- Les acariens.
Ces allergènes vont provoquer une réaction allergique inflammatoire généralisée aux yeux.
La kératoconjonctivite vernale est une forme sévère, mais rare de kératoconjonctivite allergique. Elle touche surtout les enfants entre 4 et 14 ans (des garçons dans deux cas sur trois). Il semblerait que l’allergie ne soit pas seule en cause dans cette forme, mais aussi l’exposition au soleil (d’où sa fréquence plus importante entre les mois de mars et d’octobre).
Kératoconjonctivite herpétique
Appelée aussi kératite herpétique, elle est causée par une infection de la cornée et de la conjonctive par le virus Herpes simplex qui peut, dans certains cas, également toucher l’iris.
Ce type de conjonctivite se développe après une première infection sans signe particulier par le virus. L’infection récidivante peut être déclenchée par l’exposition au soleil, une fièvre, un stress, l’utilisation de glucocorticoïdes, etc.
Kératoconjonctivite phlycténulaire
Elle est causée par une réaction immunitaire déclenchée par les bactéries présentes naturellement sur ou autour des yeux (en général des staphylocoques, parfois des chlamydies ou la bactérie de la tubrculose). Ce type de kératoconjonctivite touche plus souvent les enfants.
Quels sont les symptômes de la kératoconjonctivite ?
Kératoconjonctivite sèche
On retrouve des symptômes semblables typiques de la kératoconjonctivite :
- Démangeaisons (prurit) ;
- Sensation de corps étranger dans l’œil ;
- Sensibilité à la lumière (photophobie) ;
- Larmoiement ;
- Écoulements ;
- Gonflement des paupières et des conjonctives.
Kératoconjonctivite allergique et kératoconjonctivite vernale
Ce sont les mêmes symptômes que la kératoconjonctivite sèche. Dans la kératoconjonctivite vernale, les symptômes sont plus intenses que dans la kératoconjonctivite allergique classique.
Kératoconjonctivite herpétique
Les symptômes de la primo-infection sont ceux d’une conjonctivite classique. Une atteinte de la cornée est parfois présente et associée à des douleurs, une sensation de corps étranger, un larmoiement, etc. L’infection récidivante affecte systématiquement la cornée et peut prendre trois formes ayant des symptômes différents :
- La kératite épithéliale : larmoiement, sensation de corps étranger, lésions de l’épithélium cornéen, perte de sensibilité de la cornée, ulcération, opacité, diminution de la vision, etc. ;
- La kératite disciforme (endothélite localisée) : œdème, opacification, uvéite, douleur, photophobie, perte réversible de la vision, etc. ;
- La kératite stromale : nécrose, douleur intense, photophobie, sensation de corps étranger, ulcérations, opacification, diminution irréversible de la vision ;
Kératoconjonctivite phlycténulaire
Les symptômes les plus fréquents sont :
- Une rougeur oculaire ;
- Une vision floue ;
- Une photophobie ;
- Une sensation de corps étranger ;
- La présence de bouts de peau morte au bord des paupières ;
- La formation de petites papules jaune-gris en relief sur l’œil.
Comment soigner la kératoconjonctivite ?
Kératoconjonctivite sèche
- Larmes artificielles le jour et pommade lubrifiante la nuit ;
- Ciclosporine en collyre (anti-inflammatoire) ;
- Bouchon méatique (pour éviter la fuite de larme et conserver l’humidité) ;
- Stimulateur de la production de larmes (électrique, spray nasal, etc.).
Kératoconjonctivite allergique et kératoconjonctivite vernale (KVC)
- Arrêt de l’exposition à l’allergène en cause ;
- Désensibilisation (avec un allergologue) ;
- Lavages au sérum physiologique ;
- Anti-histaminiques en collyre ou par voie orale ;
- Anti-inflammatoires ;
- Traitement chirurgical pour les cas graves (KVC).
Kératoconjonctivite herpétique
Il nécessite un traitement antiviral à base de :
- Trifluridine ou ganciclovir en application locale ;
- Acyclovir ou valacyclovir par voie orale ou intraveineuse.
En cas d’uvéite ou d’atteinte stromale, des corticostéroïdes peuvent être ajoutés aux antiviraux.
Kératoconjonctivite phlycténulaire
- Collyre antibiotique ;
- Collyre corticoïde ;
- Gommage doux des paupières.