L’inceste a de lourdes conséquences physiques et mentales sur les victimes. Une thérapie leur permet de se reconstruire. Porter plainte fait aussi partie du processus de reconstruction.
Qu’est-ce que l’inceste ?
L’inceste est défini comme une relation sexuelle entre un enfant et un membre de la famille ou de l’entourage familial de l’enfant. Le membre de la famille peut être : un ascendant (parents, grands-parents, beaux-parents, tuteurs) ou un collatéral (oncles, tantes, frères, sœurs, cousin(e)). Le membre de l’entourage familial est lui une personne proche ayant une relation de confiance et/ou d’autorité : ami de la famille, voisin, autre enfant, prêtre, enseignant, éducateur, etc. L’inceste existe lorsqu’une conduite à caractère sexuel est imposée à l’enfant à son insu, qu’il soit consentant ou pas, qu’il en ait conscience ou pas, qu’elle ait lieu une ou plusieurs fois, de façon cachée ou pas. L’abus sexuel n’implique pas obligatoirement une pénétration. Il peut s’agir de toute autre contrainte verbale, physique, ou psychologique : baisers, attouchements, exhibitionnisme, insinuations sexuelles répétées, usage de matériel pornographique, simulation de rapports sexuels...
3% des français déclarent avoir été victimes d’inceste.
L’inceste, dévastateur
Les violences sexuelles faites aux enfants ont de lourdes conséquences. Des conséquences sur la santé mentale tout d’abord : flash-backs, amnésie, troubles du sommeil, stress, anxiété, dépression, idées suicidaires, perte d’estime de soi, phobies...
Une personne sur deux agressée sexuellement dans l’enfance a tenté de se suicider.
Les violences sexuelles dans l’enfance ont aussi un impact physique : pathologies de l’appareil uro-génital, migraines, troubles gastro-intestinaux, douleurs chroniques, affections dermatologiques, fatigue chronique...
Sans une prise en charge adaptée les troubles psychotraumatiques à l’origine d’une très grande souffrance mentale peuvent durer des années, des dizaines d'années, voire toute une vie.
(1)Enquête nationale (France) auprès des victimes, Impact et prise en charge des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte, Association Mémoire Traumatique et Victimologie, 2014
Quelle thérapie après un inceste ?
Le traitement des psychotraumatismes dont ceux liés à l’inceste est essentiellement psychothérapique : psychothérapie intégrative et humaniste, psychothérapie dynamique, thérapies comportementales et cognitives, thérapies corporelles comme l’EMDR (intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires).
Le travail thérapeutique permet à la victime de se reconstruire, de se reconnecter avec elle-même grâce à ce travail consistant principalement à mettre en mots ce qu’elle a subi. Cela permet de restituer la responsabilité à l’agresseur, de travailler sur les sentiments de culpabilité et de honte qui perdurent chez la victime longtemps après l’agression.
Porter plainte fait partie du travail de reconstruction
Porter plainte est une part importante du travail de reconstruction de la victime d’inceste et de sa famille. En effet, porter plainte permet la reconnaissance de la victime. Le temps de reconstruction nécessaire avant de porter plainte peut être long. Mais il faut savoir que les mineurs victimes ou leurs représentants peuvent porter plainte contre les auteurs de ces infractions même longtemps après la date des faits. Ainsi, la victime peut porter plainte jusqu'à 30ans après sa majorité dans les cas de viol et jusqu'à 20 ans après la majorité de la victime dans les cas d’agression sexuelle autre que le viol et d’atteinte sexuelle.