Les polypes intestinaux sont des excroissances qui se forment sur la muqueuse tapissant l’intérieur du côlon.
Quelles en sont les causes ? Quels symptômes peuvent-ils provoquer ? Peut-on prévenir leur formation ? Comment les soigner ? Voici nos explications.
Les polypes intestinaux : qu'est-ce que c'est ?
Les polypes intestinaux sont des excroissances se formant sur la muqueuse qui tapisse l’intérieur du côlon. Elles surviennent chez 30 à 50% des adultes des pays industrialisés. Les facteurs environnementaux et alimentaires jouent probablement un rôle dans leur apparition.
Les différents types de polypes intestinaux
Il existe différents types de polypes intestinaux :
- les polypes dits adénomateux ou adénomes sont des lésions précancéreuses représentant environ 70 à 75% des polypes. Ils sont susceptibles d’évoluer vers un cancer du côlon ;
- les autres types de polypes n’évoluent pas vers le cancer du côlon. Il s’agit des polypes hyperplasiques, hamartomateux juvénile ou Peutz-Jeghers, ou les polypes inflammatoires.
Les polypes font généralement quelques millimètres de diamètre, parfois plus d’un centimètre. On les détecte par :
- dépistage de sang dans les selles via une recherche de sang occulte dans les selles ou RSOS ;
- coloscopie, un examen permettant aussi le plus souvent de les enlever.
Les polypes intestinaux n’entraînent le plus souvent aucun symptôme. On procède toutefois systématiquement à leur ablation lorsqu’ils sont détectés, comme mesure préventive contre le cancer du côlon.
La polypose familiale
La polypose adénomateuse familiale ou polypose colique familiale est une maladie dont l’origine est une mutation génétique. Chez les personnes atteintes, se développent un très grand nombre de polypes sur le côlon. En raison de cette quantité de polypes, le risque d’avoir un cancer du côlon est très élevé, quasiment 100% à 40 ans.
Le traitement habituel est la chirurgie qui consiste à ôter le côlon afin d’éviter un cancer.
D’autres polyposes existent :
- certaines à risque de cancer, telles que le syndrome de Gardner ou le syndrome de Turcot ;
- d’autres qui sont bénignes, car les polypes n’évoluent pas vers un cancer, telles que le syndrome de Peutz-Jeghers, la maladie de Cowden ou la polypose juvénile.
Polypes intestinaux : les complications possibles
Les polypes de type adénomateux se transforment en cancer du côlon très progressivement en 10 à 20 ans.
Plus tôt on procède à leur ablation, moins les risques de transformation en cancer sont élevés.
Quand consulter pour des polypes intestinaux ?
À partir de 50 ans, les polypes intestinaux doivent être dépistés chez chacun d’entre nous. Personne ne devrait y échapper.
Pour cela, nous disposons d’un test de dépistage à demander au médecin traitant ou au pharmacien qui le distribuent gratuitement. Ce test détecte le sang dans les selles. Il doit être réalisé régulièrement tous les deux ans s’il est normal.
Réalisation d'une coloscopie
En cas de test de dépistage anormal, dans 4% des cas, c’est-à-dire de détection de sang dans les selles, une coloscopie est réalisée, permettant d’ôter les polypes s’il en existe.
Le plus souvent, il n’y a rien : le sang dans les selles est lié à tout autre chose comme des hémorroïdes ou une fissure anale, mais dans 30% des cas des polypes sont présents.
Enfin, dans 8% des cas, il existe un cancer colorectal, souvent détecté à un stade précoce.
En cas de polypes ayant été ôtés, il faut généralement prévoir une nouvelle coloscopie de dépistage 5 ans plus tard ou sinon, selon la recommandation du médecin.
En cas de maladies familiales
Certaines familles souffrent de polyposes familiales, maladie génétique entraînant un grand nombre de polypes à très haut risque de se transformer en cancer. Quand une personne est atteinte de ce type de maladie, il importe de surveiller de très près sa parenté proche.
Quand on souffre d’une maladie de Crohn ou d’une rectocolite hémorragique, après la 8
ou la 10
année de maladie selon l’évolution, une coloscopie régulière est réalisée avec des biopsies, car ces maladies augmentent le risque de cancer du côlon.
Néanmoins, ce cancer survient plus souvent sur une lésion plane plutôt que sur des polypes comme dans le reste de la population. Ces lésions ressemblent aux lésions des polypes au microscope, mais sont généralement plus difficiles à voir en coloscopie, d’où des prélèvements systématiques tous les 10 cm.